Carol Welsman : des classiques sans fioritures

Chanteuse d’origine torontoise, maintenant installée en Californie, Carol Welsman possède indubitablement le gène musical. Petite-fille de Frank S. Welsman, fondateur et premier chef d’orchestre de l’Orchestre symphonique de Toronto, ainsi que fille d’une professeure de piano et d’un saxophoniste, elle a grandi les oreilles baignées de musique.

For You, son onzième album, est donc loin de la carte de visite d’une chanteuse débutante qui pourrait sentir le besoin de nous en mettre plein les oreilles. Au contraire, nous avons plutôt affaire ici à un album tout en douceur, construit sur des standards jazz (et quelques surprises), en anglais, en français et en portugais, interprétés sobrement dans la formule voix et piano. Sa voix est claire et juste, et son articulation est impeccable, portée par un jeu au piano sans fioritures et ce désir d’épater la galerie que l’on peut entendre parfois chez certains musiciens qui manquent un peu d’assurance. Carol Welsman n’a clairement plus rien à prouver. Elle peut se permettre d’offrir sa musique, tout simplement.

C’est la même chose pour le répertoire offert. Les feuilles mortes, chantée dans un français presque sans accent, nous rappelle que Welsman a passé quelques années à Paris. Idem pour Les parapluies de Cherbourg et Les moulins de mon cœur, qui coulent de source. Évidement, on n’oublie pas les incontournables Corcovado, Garota de Ipanema ou My Funny Valentine, mais ce qui surprend vraiment, ce sont ces chansons qui viennent en bonus, alors que Welsman s’attaque à Je voudrais voir la mer, de Michel Rivard, et à Une chance qu’on s’a, de Jean-Pierre Ferland. Il s’agit d’un très beau clin d’œil de la chanteuse à ses origines canadiennes que de s’attaquer à deux chansons québécoises (qui sont, malheureusement, offertes en bonus lors de l’achat de l’album et qui ne sont pas disponibles ici). La surprise est agréable, comme l’est cet album, qui s’écoute d’une traite, sans effort.

 

Review by François Lemay
Original Article